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Opérations sur les parathyroïdes

(ablation totale ou partielle)

LES AFFECTIONS PARATHYROIDIENNES

L’hyperparathyroïdie primaire :

L’hyperparathyroïdie est une maladie fréquente (sans doute pas loin d’une personne sur 1000). Elle touche les deux sexes, tous les âges, mais surtout les femmes de plus de 60 ans. Dans certains cas, très rares, elle est familiale, héréditaire. Elle est liée dans 95% des cas à l’existence d’une petite tumeur bénigne (adénome) située sur une des glandes qui secrète alors trop d’hormone parathyroïdienne. Parfois plusieurs glandes sont atteintes. Le risque de tumeur maligne est extrêmement faible (moins de 1 cas sur 1000).

 De plus en plus souvent, elle est découverte à l’occasion de la constatation d’un taux de calcium trop élevé (hypercalcémie) lors d’une prise de sang faite pour des raisons variées. Parfois elle ne donne apparemment aucun trouble, mais ceci ne signifie pas qu’on puisse la négliger. En effet, les conséquences d’une hyperparathyroïdie peuvent être multiples. L’excès d’hormones parathyroïdiennes entraine la décalcification, donc la fragilisation des os pouvant aller jusqu’à des fractures, des tassements de vertèbres. Elle favorise l’apparition de calculs dans les reins. Elle entraine des calcifications articulaires (chondrocalcinose). Dans certains cas, elle se manifeste par des troubles digestifs, par une faiblesse musculaire dans les membres inférieurs, par une tendance à la dépression. Très souvent elle s’accompagne d’un état de fatigue. Lorsque le taux de calcium dans le sang est très élevé, il peut même apparaitre des complications graves avec déshydratation, insuffisance rénale, coma.

Lorsqu’on découvre un taux de calcium trop élevé dans le sang, il faut apporter la preuve que ceci est bien en rapport avec une hyperparathyroïdie. En effet il existe d’autres causes possibles : certains médicaments, certaines maladies peuvent être responsables. Il faut répéter les dosages de la calcémie et doser la parathormone. Si le diagnostic d’hyperparathyroïdie est affirmé il reste à mettre en évidence la ou les glande(s) malade(s). On utilise l’échographie et la scintigraphie, examens sans danger mais qui ne sont pas toujours positifs. On peut alors faire un scanner, une IRM, un PET choline ou décider d’opérer. En effet, hormis certains cas très particuliers, le traitement d’une hyperparathyroïdie ne peut être que chirurgical et consiste en l’ablation de la ou des glande(s) malade(s).

 

L’hyperparathyroïdie secondaire :

Elle apparait dans un cadre très particulier, celui d’une insuffisance rénale chronique. Contrairement à la majorité des hyperparathyroïdies primaires, elle atteints toutes les glandes parathyroïdes. Elle peut nécessiter un traitement chirurgical lorsque le traitement médical n’est plus efficace. Il faut habituellement retirer presque tout le tissu parathyroïdien en enlevant 3 parathyroïdes et la moitié de la 4ème glande.

 

L’HOPITALISATION, L’OPERATION :

Nous vous demandons de venir la veille de l’intervention ou le jour même. Auparavant, vous serez passé au service des admissions prendre vos papiers d’entrée. Si vous possédez des documents médicaux concernant votre état de santé actuel ou antérieur, nous vous serons reconnaissants de les apporter avec vous. Les examens de localisation des parathyroïdes (échographie, scintigraphie) sont souvent très utiles pour votre chirurgien.

L’intervention dure environ une heure et nécessite une anesthésie générale, sauf exception. Dans la mesure où vous ne présentez pas de problème de santé majeur, il s’agit d’une intervention sans risque vital important. L’opération nécessite cependant une certaine expérience afin de limiter les risques de complications et de réduire le taux des explorations chirurgicales négatives. Vous pourrez vous alimenter dès que les effets de l’anesthésie seront atténués, c’est-à-dire le soir même de l’intervention.

La prise en charge classique de l’hyperparathyroïdie primaire consiste à explorer les 4 sites parathyroïdiens par une cicatrice horizontale située en bas et au milieu du cou pour enlever la ou les parathyroïde(s) en cause. La peau est refermée par un fil invisible dans la peau et/ou par de la colle biologique.

La voie d’abord mini-invasive, aussi appelée abord focalisé, est actuellement proposée dans de nombreux cas. Elle n’est pratiquée que si un adénome parathyroïdien unique a été localisé par 2 examens d’imagerie concordants (habituellement : échographie et scintigraphie au MIBI). Cette voie a permis de réduire la durée d’hospitalisation ainsi que la taille de la cicatrice, en pratiquant une courte incision horizontale, d’une longueur d’environ 2 cm, latéralisée du côté de la glande atteinte. L’efficacité de la chirurgie est contrôlée pendant l’intervention par des dosages dans le sang de la parathormone (PTH) juste avant puis juste après avoir enlevé la parathyroïde (le taux de PTH doit fortement chuter pour confirmer la guérison). Aucun drain n’est laissé en place.

 

LES SUITES : 

Pendant les 24 premières heures suivant l’opération, vous aurez parfois l’impression d’avoir une angine, vous gênant pour avaler et parler. Contrairement à l’opinion répandue que les opérations sur le cou sont dangereuses pour les cordes vocales, les altérations de la voix sont rares (nettement moins de 1%) après les opérations sur les parathyroïdes, sauf s’il s’agit d’une réintervention où le risque est plus important. Vous pourrez souffrir au niveau de votre cou (surtout si vous avez déjà une arthrose) et avoir mal à la tête. Ceci s’explique par la position dans laquelle vous êtes opéré (tête en arrière). En général, ces troubles disparaissent en quelques jours. Lorsque la glande parathyroïde malade a été retirée, il se produit très rapidement (le soir même de l’intervention) une baisse du taux de calcium dans le sang. Lorsque la baisse est importante, il peut apparaitre des fourmillements dans les mains, autour de la mâchoire. C’est la preuve que vous êtes guéris et il ne faut pas s’en inquiéter. Tout rentrera dans l’ordre en quelques jours, la plupart du temps sans qu’il soit nécessaire de vous donner un traitement. Pendant votre convalescence, vous garderez peut-être une petite gêne pour avaler, quelques douleurs au niveau du cou. Un arrêt de travail d’une quinzaine de jours vous sera prescrit si vous travaillez. Votre cicatrice sera souvent entourée d’un œdème (gonflement) surtout au-dessus. Vous ne devez pas la mouiller pendant les 5 premiers jours et pendant plusieurs mois ne pas l’exposer au soleil. Après quelques mois, elle sera peu visible.

Ce n’est qu’après quelques semaines que vous vous sentirez mieux mais il faut savoir que l’ablation de votre parathyroïde malade ne peut régler tous les problèmes. Si vous aviez une arthrose, une ostéoporose liée à l’âge, elles ne s’aggraveront plus mais ne disparaitront pas. Dans l’ensemble les douleurs diminueront nettement et surtout vous serez moins fatigué. Nous vous reverrons une fois en consultation à la fin de votre convalescence.

En principe vous n’aurez plus besoin d’autre consultation avec nous. Une surveillance par votre endocrinologue ou médecin traitant est en revanche souhaitable.

Bien que le risque que la maladie revienne soit faible, il vous fera de temps en temps doser la calcémie. Si vous aviez des calculs dans les reins, ils ne pourront plus se développer, mais il n’est pas certain qu’ils s’éliminent totalement. Il faudra donc les contrôler.

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